renoncement

renoncement

renoncement [ r(ə)nɔ̃smɑ̃ ] n. m.
• 1267; de renoncer
1Le fait de renoncer (à un agrément) par un effort de volonté, et généralement au profit d'une valeur jugée plus haute. Renoncement aux plaisirs de la vie, au monde. abstinence, détachement. Le renoncement à soi-même : l'abnégation, le sacrifice. — Littér. (avec l'inf.) « Non pas renoncements à jouir, mais renoncements à découvrir » (Romains).
2 Absolt Le fait de se détacher de biens ou d'attachements auxquels on tenait jusqu'alors; attitude de celui qui abandonne ces biens, ces attachements. abnégation, dépouillement, détachement, sacrifice. Vivre dans les privations et le renoncement.
⊗ CONTR. Attachement, avidité.

renoncement nom masculin Action de renoncer à quelque chose, de cesser de rechercher ce à quoi on tenait, de s'en détacher : Renoncement aux honneurs. Action de se priver de toute satisfaction personnelle ou égoïste, de s'oublier soi-même : Mener une vie de renoncement.renoncement (citations) nom masculin Geert Groote, dit Gérard le Grand Deventer 1340-Deventer 1384 Quitte tout et tu retrouveras tout ; renonce à tes désirs et tu trouveras le repos. Dimitte omnia, et invenies omnia ; relinque cupidinem, et reperies requiem. Imitation de Jésus-Christ, III, 32, 4 Commentaire Geert Groote est un des auteurs possibles, avec Thomas a Kempis, de l'Imitation de Jésus-Christ. ● renoncement (difficultés) nom masculin Emploi De ces deux mots qui désignent le fait de renoncer, le premier s'applique au domaine moral (renoncement au monde, aux plaisirs) ; c'est un synonyme de détachement, de sacrifice, souvent employé dans le domaine religieux. Le second s'emploie dans le langage courant (renonciation à un projet) ou dans celui du droit (renonciation à un héritage) ; il est synonyme d'abandon. ● renoncement (synonymes) nom masculin Action de renoncer à quelque chose, de cesser de rechercher ce...
Synonymes :

renoncement
n. m. Action de renoncer. Renoncement à un droit.
Absol. Détachement. Mener une vie de renoncement.

⇒RENONCEMENT, subst. masc.
A. — Fait de renoncer à quelque chose. Synon. abandon, désistement, renonciation.
1. Vieilli. Fait d'accepter que quelque chose ne se fasse pas, d'abandonner un projet. Moi, je meurs ici et vous demande pour seule grâce de vous expliquer et de ne pas joindre, à tout ce que le renoncement à votre voyage en Suisse a de déchirant pour moi, le cruel persiflage de ces prétextes qui prolongent mon séjour à Coppet où je ne veux pas rester (STAËL, Lettres L. de Narbonne, 1793, p. 160).
2. Fait de cesser de revendiquer un droit, un avantage, de ne plus défendre ce à quoi l'on tient, de cesser volontairement de poursuivre un effort:
1. Ce renoncement [de l'indépendance privée] était nécessaire: car, pour faire jouir un peuple de la plus grande étendue de droits politiques, c'est-à-dire pour que chaque citoyen ait sa part de la souveraineté, il faut des institutions qui maintiennent l'égalité, qui empêchent l'accroissement des fortunes, proscrivent les distinctions, s'opposent à l'influence des richesses, des talents, des vertus mêmes.
CONSTANT, Esprit conquête, 1813, p. 205.
Absol. La condamnation de Vichy dans la personne de ses dirigeants désolidarisait la France d'une politique qui avait été celle du renoncement national (DE GAULLE, Mém. guerre, 1959, p. 251).
3. Fait de sacrifier ce à quoi l'on tient. L'abstention n'est pas tant du renoncement que de la mollesse. Le plus vrai renoncement, c'est le renoncement à ses aises, à ses habitudes, à ses défauts. Il n'y a de méritoire que le sacrifice. À quoi tiens-tu le plus? À ton indépendance des hommes, garantie par ta sécurité matérielle (AMIEL, Journal, 1866, p. 526).
Domaine mor. et relig. Renoncement aux biens de ce monde, au monde. Depuis que j'existe, je rêve les grandeurs du renoncement aux faux biens de ce monde et la conquête des biens immatériels (SAND, Lélia, 1839, p. 379).
Absol. Cette constatation apaisante apportait avec elle ce sentiment délicieux de vigueur renouvelée et d'optimisme qu'amènent d'ordinaire les liquidations et les renoncements (SARRAUTE, Ère soupçon, 1956, p. 12).
B. — Absol. Attitude vertueuse qui pousse à sacrifier les satisfactions personnelles en vue d'une plus grande perfection morale. Synon. dépouillement, détachement sacrifice. Vivre dans le renoncement. Mais dès les premiers temps du Brahmanisme il se persuada qu'on arrivait à la délivrance par le renoncement (BERGSON, Deux sources, 1932, p. 237). V. abnégation ex. 7:
2. ... alors, il se suscitait le rêve de la vie monacale, la souveraine beauté du cloître; il s'imaginait l'allégresse du renoncement, la paix des folles oraisons, l'ivresse intérieure de l'esprit, la joie de n'être plus chez soi dans son propre corps!
HUYSMANS, En route, t. 1, 1895, p. 241.
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1180-1200 « annonce, nouvelle » (Athis et Prophilias, éd. A. Hilka, 10018); 2. 1267 « acte par lequel on renonce à un droit » (Cart. de Nesles, ms. Chantilly, 1295, f ° 33 r ° ds GDF.); 3. fin XIIIe s. « action de renoncer aux choses du monde » (Evaste et Blaquerne, éd. A. Llinarès, 338, p. 297); 1541 renoncement de nous-mesme (CALVIN, Institution chrétienne, éd. J.-D. Benoit, livre III, chap. 7, § 4, p. 168). Dér. de renoncer; suff. -ment1. Fréq. abs. littér.:630. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 174, b) 508; XXe s.: a) 1 024, b) 1 642. Bbg. QUEM. DDL t. 29.

renoncement [ʀ(ə)nɔ̃smɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1267; de renoncer.
1 Le fait de renoncer (à une chose), de cesser de poursuivre, de laisser, d'abandonner, par un effort de volonté et généralement au profit d'une valeur jugée plus haute. Abandon, désistement, renonciation (2.).REM. Ne se dit plus guère que des choses morales, ou dans un contexte moral, religieux. — Le renoncement de qqn à qqch., son renoncement à qqch. || Renoncement au monde (→ Possession, cit. 6), aux plaisirs de la vie ( Abstinence; → Jovialité, cit. 1), à tout ce qui est terrestre. Détachement (cit. 5). || Renoncement à la joie (→ Abdication, cit. 2), à l'orgueil (→ Humiliation, cit. 11).Le renoncement à soi-même, l'abnégation. Abandon, oubli (de soi), sacrifice.
1 C'est de cette époque que je puis dater mon entier renoncement au monde, et ce goût vif pour la solitude, qui ne m'a plus quitté depuis ce temps-là.
Rousseau, Rêveries…, IIIe promenade.
(Sans objet ind.). → Reniement, cit. 1, Gide.
2 Sans doute est-il plus facile de renoncer à ce que l'on a connu qu'à ce que l'on imagine (…) Il me semble qu'ici encore, ce qui m'induit le plus au renoncement, ce sont des raisons d'esthétique.
Gide, Journal, 21 janv. 1929.
Littér. (Suivi d'un inf.). || Le renoncement de l'intelligence à raisonner le concret (cit. 6).
3 Mais il ne se résigne pas aux renoncements qu'il imposerait en contre-partie : non pas renoncements à jouir, mais renoncements à découvrir.
J. Romains, Les Hommes de bonne volonté, t. XX, XVI, p. 175.
Vieilli. || Le renoncement (de qqn) à une idée, à une opinion ( Concession, conversion), à un projet…
2 (XIVe). Absolt. Le fait de se détacher, dans une intention religieuse ou morale, des biens ou des attachements jugés trop bas; attitude, vertu de celui qui abandonne les biens, les intérêts auxquels il est attaché, au profit de valeurs morales. Abnégation, dépouillement, détachement, sacrifice (→ Comprendre, cit. 20; creux, cit. 6; injuste, cit. 8). || Vivre dans les privations et le renoncement. || Humilité et renoncement. Abaissement (fig.).
4 (…) chacun se trouvait soulevé sans effort, transporté au-delà de lui-même, grisé de sublime, prêt au renoncement des martyrs.
Martin du Gard, les Thibault, t. VII, p. 287.
5 Le renoncement est, sans doute, la vertu pour laquelle j'ai les plus nettes dispositions. Dirai-je que, par leur vivacité, ces dispositions me pourraient donner de l'inquiétude ? Je renonce très vite, très aisément. À tel point que le renoncement qui devrait être la vertu suprême paraît le plus souvent, chez moi, comme un défaut de courage.
G. Duhamel, Salavin, Journal, 27 janv.
3 Vx. Le fait de renoncer (II.), de renier. || Le renoncement de saint Pierre.
CONTR. Attachement, avidité, égoïsme…

Encyclopédie Universelle. 2012.

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